"L'art suprême du promeneur consiste à dégager dans ce qui l'entoure une ressemblance avec des éléments de son histoire secrète, avec les parcelles d'un royaume oublié. La rue, ou la route, vaut avant tout par ce qu'elle tente de vous confier en son langage de formes et de couleurs; c'est un tableau du musée imaginaire, qui n'est exposé qu'à votre intention et dont vous seul pouvez comprendre le sens.
Un dernier conseil, si tant est que j'aie le droit d'en donner : rendez grâces à la réalité, aussi "rugeuses" soit-elle, qui vous a ouvert la voie; plutôt que d'attiser la vieille querelle entre elle et le rêve, conciliez-les à votre profit." André Hardellet




"Trop de gens attendent tout du voyage sans s'être jamais soucié de ce que le voyage attend d'eux. Ils souhaitent que le dépaysement les guérisse d'insuffisances qui ne sont pas nationales, mais humaines, et l'ivresse des premières semaines où, tout étant nouveau, vous avez l'impression de l'être vous-même, leur donne l'impression passagère qu'ils ont été exaucés. Puis quand le moi dont ils voulaient discrètement se défaire dans la gare du départ ou dans le premier port les retrouve au détour d'un paysage étranger, ce moi morose et solitaire auquel on pensait avoir réglé son compte, ils en rendent responsable le pays où ils ont choisi de vivre.

Le voyage ne vous apprendra rien si vous ne lui laissez pas aussi le droit de vous détruire. C'est une règle vieille comme le monde. Un voyage est comme un naufrage, et ceux dont le bateau n'a pas coulé ne sauront jamais rien de la mer. Le reste, c'est du patinage ou du tourisme" N. Bouvier, Le vide et le plein, carnets du Japon, Hoëbeke, 2004




"On ne voyage pas pour se garnir d'exotisme et d'anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives qu'on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels [...] Sans ce détachement et cette transparence, comment espérer faire voir ce qu'on a vu ? Devenir reflet, écho, courant d'air, invité muet au petit bout de la table avant de piper mot." Nicolas Bouvier




"Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait ou vous défait." Nicolas Bouvier, L'usage du monde




"L’argent manquant, peut-être va-t- il s’animer un peu, ce voyage ! Toujours — sauf au bordel — on paie pour que rien n’arrive, pour ne pas dormir à la belle étoile, pour ne pas partager les récits, les délires et les puces d’un dortoir de dockers, pour poser ses fesses […] sur le velours inutile d’un compartiment face à des usagers que l’éducation a rendus trop timides pour qu’ils osent ou qu’ils daignent vous adresser un mot." Nicolas Bouvier




"Tout voyage est une agression. Il vous contraint à faire confiance à des inconnus et à perdre de vue le confort familier du foyer et des amis, on est en perpétuel déséquilibre. On ne possède rien en dehors de l'essentiel - l'air, le sommeil, les rêves, la mer, le ciel - toutes choses qui tendent à l'éternité ou du moins à ce que nous en imaginons." Cesar Pavese




"Celui qui considère le néant comme sa tête, sa vie comme son épine dorsale et la mort comme son cul ; qui estime que la mort et la vie, la possession et la perte ne sont qu'un, celui-là est notre ami." Tchouang-Tseu




"Ne pas trouver son chemin dans une ville, ça signifie pas grand-chose - mais s'égarer dans une ville comme on s'égare dans une forêt demande toute une éducation. Il faut alors que les noms de rues parlent à celui qui s'égare le langage des rameaux secs qui craquent, et des petites rues au coeur de la ville doivent pour lui refléter les heures du jour...aussi nettement qu'un vallon de montagne. Cet art, je l'ai tardivement appris...le chemin de ce labyrinthe..n'a pas manqué d'avoir son Ariane auprès de laquelle, pour la première fois et pour ne jamais plus l'oublier. Je compris ce dont je ne connus que plus tard le nom : l'amour." Walter Benjamin




"Il est aussi utile pour la vie de connaître des causes imaginées que si on avait la connaissance des vraies." René Descartes




"Pour qu'une chose devienne intéressante, il faut la regarder longtemps." Gustave Flaubert




"Que peut-on connaître du monde ? De notre naissance à notre mort, quelle quantité d'espace notre regard peut-il espérer balayer ? Combien de centimètres carrés de la planète Terre nos semelles auront-elles touché ?
Parcourir le monde, le sillonner en tous sens, ce ne sera jamais qu'en connaître quelque ares, quelques arpents : minuscules incursions dans des vestiges désincarnés, frissons d'aventure, quêtes improbables figées dans un brouillard doucereux dont quelques détails nous resteront en mémoire ; au-delà de ces gares et de ces routes, de ces pistes scintillantes des aéroports, et de ces bandes étroites de terrains qu'un train de nuit lancé à grande vitesse illumine un court instant, au-delà des panoramas trop longtemps attendus et trop tard découverts, et des entassements de pierres et des entassements d'oeuvres d'art, ce seront peut-être trois enfants courant sur une route blanche, ou bien une petite maison à la sortie d'Avignon, avec une porte de bois à claire-voie jadis peinte en vert, la découpe en silhouettes des arbres au sommet d'une colline des environs de Sarrebrük, quatre obèses hilares à la terrasse d'un café dans les faubourgs de Naples, la grand rue de Brionne, dans l'Eure, deux jours avant Noël, vers six heures du soir, la fraîcheur d'une galerie couverte dans le souk de Sfax, un minuscule barage en travers d'un loch écossais, une route en lacets près de Corvol-l'Orgueilleux... Et avec eux, irréductible, immédiat et tangible, le sentiment de la concrétude du monde : quelque chose de clair, de plus proche de nous : le monde, non plus comme un parcours sans cesse à refaire, non pas comme une course sans fin, un défi sans cesse à relever, non pas comme le seul prétexte d'une accumulation désespérante, ni comme illusion d'une conquête, mais comme retrouvaille d'un sens, perception d'une écriture terrestre, d'une géographie dont nous avons oublié que nous sommes les auteurs." Georges Perec




"Voyager est un retour vers l'essentiel." Proverbe tibétain




"Voyager ajoute à sa vie." Proverbe berbère




"Le vrai voyageur ne sait pas où il va." Proverbe chinois




"Celui qui voyage sans rencontrer l'autre ne voyage pas , il se déplace." Alexandra David-Neel




"L'absence diminue les médiocres passions, et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies, et allume le feu." La Rochefoucauld




"La plupart des voyages trouvent leur intérêt dans l'anticipation qu'on en fait ou le souvenir qu'on en garde; la rélaité se limite le plus souvent à la perte de ses bagages." Regina Naderson




"Le jour le plus beau? Aujourd'hui.
La chose la plus facile? Se tromper.
Le plus grand obstacle? La peur.
La plus grande erreur? L'abandon.
La racine de tous les maux? L'égoïsme.
La distraction la plus belle? Le travail.
La pire défaite? Le découragement.
Les meilleurs enseignants? Les enfants.
La première nécessité? Communiquer les uns avec les autres.
Ce qui rend le plus heureux ? Être trop utile.
Le plus grand mystère ? Le décès.
Le pire défaut ? La mauvaise humeur.
La personne la plus dangeureuse ? Le menteur.
Le sentiment le plus mauvais ? La rancoeur.
Le présent le plus beau ? Le pardon.
Le plus indispendable ? Le foyer.
La route la plus rapide ? Le bon chemin.
La sensation le plus agréable ? La paix intérieure.
La considération la plus forte? Le sourire.
Le meilleur remède ? L'optimisme.
La plus grande satisfaction ? Le devoir accompli.
La force la plus puissante du monde ? La foi.
Les personnes les plus nécessaires ? Les parents. (et pour qui ceux qui n'en ont plus: les amis.)
La plus belle de toutes les choses ? L'amour."
Mère Theresa de Calcutta.




"Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent raison de mes voyages : que je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche. Si on me dit que parmi les étrangers il y peut avoir aussi peu de santé, et que leurs moeurs ne valent pas mieux que les nôtres, je réponds : premièrement qu'il est malaisé, tant le crime a de nombreux visages ! Secondement, que c'est toujours gain de changer un mauvais état à un état incertain, et que les maux d'autrui ne nous doivent pas poindre comme les nôtres... Outre ces raisons le voyage me semble un exercice profitable. L'âme y a une continuelle excitation à remarquer les choses inconnues et nouvelles; et je ne sache point meilleure école, comme j'ai dit souvent à former la vie que de lui proposer incessamment la diversité de tant d'autres vies, fantaisies et usances, et lui faire goûter une si perpétuelle variété de formes de notre nature. Le corps n'y est ni oisif ni travaillé et cette modérée agitation le met en haleine." Michel de Montaigne, Essais




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