Carnet de voyage, 4 messages



Extrait de carnet de voyage, Ban Lung, jeudi 4 janvier, posté le 2007-01-15 10:18:43

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Afficher en taille réelleAvant-hier, Martine et moi sommes partis pour un trek de 3 jours dans la jungle

La jungle, c'est des plantes immenses, qui font penser que votre taille a été réduite d'un coup par 4. Une végétation dont on a du mal a distinguer quelles sont les parties qui montent et celles qui descendent. Des arbres géants, qui s'entrelacent parfois comme 2 amoureux, des lianes énormes qui se croisent, se balancent, des feuilles d'un vert trop intense, contrastant avec un lit de feuilles mortes, qui rend la marche bruyante et glissante. Et puis il faut enjamber, esquiver, se baisser, écarter...
Quand on dit que la jungle est dangereuse, on s'imagine les araignées, les bêtes sauvages, les serpents à l'affût, on imagine la faune. Mais une fois a l'intérieur, c'est bien la flore qui se montre la plus hostile. Vicieuse. Combien de crocs-en-jambe? Combien de lianes ont essayé de me faire tomber? Combien d'arbustes ont essayé de m'agripper? La jungle et ses épines m'ont dérobé 4 fois mon chapeau. J'ai du batailler ferme pour le récupérer a chaque fois...

Mais ou était-il donc?, posté le 2007-01-15 10:00:50

Afficher en taille réelleBon, bonne année et le tralalère a tous, merci pour tous vos messages durant ces fêtes, que je n'ai bien évidemment pas vécues de la même façon que vous.
J'ai pris un peu de retard dans mes récits en ligne et je vais tenter de rattraper tout cela.

Je suis retourné à Phnom Penh pour Noël. Il existe un quartier dans cette ville tout particulièrement réservé aux routards. Hôtels bon marché, internet, librairie, restaurants... On rajoute une immense salle commune dans l'hôtel, terrasse sur pilotis donnant sur le lac, billard, TV, home-cinéma, hamacs et fauteuils, tout ce qu'il faut pour se sentir bien. C'est la que j'ai passé Noël.
Noël n'est pas franchement fêté au Cambodge. Chaleur, ayant pour conséquence l'absence certaine de neige, pas de sapin (et ou est-ce qu'on irait les chercher, hein?), pas d'ambiance de Noël, pas de furie commerciale (même pas un petit sursaut), ce qui fait que, a part la date, rien ne m'a rappelé que, en France, les familles se retrouvaient, joyeuses, ensemble. Tout ça pour dire que vous ne m'avez pas plus manqué que d'habitude (bien que certains mails qui m'ont été envoyés m'ont franchement touché).
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Par contre, les cambodgiens de l'hôtel ont profité de la petite occasion de Noël pour fêter un anniversaire (pourquoi pas après tout), le 25 au soir. Et les guesthouses d'a coté ont fait de même, le 24 ou 25 au soir selon... Voila comment s'est donc déroulé mon Noël, au milieu de pistes de danse improvisées sur les terrasses des guesthouses, au rythme de la musique plus ou moins locale, au milieu de khmers déchaînés et de quelques routards égarés par ici pour Noël, tout comme moi, tout cela accompagné de bière plus ou moins gratuite. Pour rappeler Noël, un vague sapin artificiel quand même, un remix récurrent de "Jingle Bells", quelques bonnets rouges et pour le 24 au soir une tenue intégrale avec laquelle je me retrouvais étrangement vêtue en fin de soirée (la bière aidant sûrement). 25 degrés en tenue de Père Noël et on comprend pourquoi il ne vient pas par ici : il serait mort de chaud....
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La journée du 26 fut bien différente, car une suisse du nom de Martine et moi-même décidâmes de rendre visite à un orphelinat. Dans un premier temps, nous nous rendîmes au marché pour acheter ballons en mousse et de baudruche, stylos et fruits. Arrivés a quelques mètres de l'orphelinat dans une rue des quartiers moins aisés, nous voila assaillis par des dizaines d'enfants, ponctuant leurs élans de tendresse de "Hello" et de "Thank you".
Il est relativement difficile d'expliquer l'après-midi que nous avons passé avec eux.
Difficile d'exprimer l'énorme quantité de gentillesse qu'ils nous ont donnée et le besoin immense de contact humain dont ils avaient besoin. Jusqu'au soir, nous avons joué avec eux, portant, chantant, courant, bougeant et riant...
Alors que Martine et une autre fille de passage semblaient plus disposer à organiser des jeux calmes, la tour de contrôle que j'étais représentait plutôt un défi d'escalade. Je passais donc plusieurs heures à leur faire faire l'avion, leur faire toucher la guirlande de ballons précédemment confectionnée, les porter sur les épaules, etc... Au début, j'en portais 3 dans le même temps. En fin d'après-midi, usé, lessivé, je ne pouvais plus qu'en porter un a la fois...

Bien qu'il y est plusieurs adultes (une responsable et gérante adorable, un professeur d'anglais très sympathique, une magnifique cuisinière naine, etc...), les plus de 25 enfants s'auto-gèrent la plupart du temps, les plus grands prenant soin des plus petits, tous étant déjà très autonomes.

Je ne sais pas qui, des enfants ou de nous, avaient le plus besoin d'affection. Je ne peux dire lesquels ont été les plus heureux. Ce qui est certain, c'est qu'ils nous ont autant apporté que ce que nous leur avons apporté. Les jeux et les jouets n'étaient eux, qu'un support pour communiquer, partager, s'ouvrir, rire et s'aimer. Il y a tellement de vie chez ses enfants.
J'étais vraiment, bien qu'épuisé, heureux d'avoir donné de mon temps à ses enfants. Je ne me sentais pas mieux, je n'avais pas l'impression d'avoir fait une bonne action, je n'avais pas meilleure conscience, j'avais juste l'impression d'avoir vu la vie de plus près. Et j'avais ri pendant 5 heures. Et ça fait du bien.

Le lendemain, nous y sommes retournés...

Extrait de carnet de voyage, vendredi 22 décembre, Siem Reap, posté le 2006-12-25 09:29:44

Afficher en taille réelleSiem Reap, LA destination touristique du Cambodge.
Deux inconvénients: les groupes de touristes (ici surtout japonais, mais on retrouve aussi nos habitués français et allemands) et les prix prohibitifs...

Arrivé mercredi en fin d'après-midi, me dirigeant vers le centre de la ville en tuk-tuk (remorque-moto), je me rendais vite compte de la quantité exceptionnelle de touristes dans les rues. Je trouvais une petite guesthouse familiale très sympathique (le guide de voyage ayant a ce moment l'avantage d'indiquer tous les hôtels et guesthouses à éviter, car bien évidemment et intelligemment, tous ceux cités dans le guide ont augmenté judicieusement leurs prix). En me baladant dans les rues et le marché, je m'apercevais que les prix allaient du double au triple par rapport à Phnom Penh, une bonne arnaque pour les touristes venant de Thaïlande et n'ayant aucune idée des prix normalement pratiqués. Il s'avérera que pour le voyageur averti et connaissant quelques mots de khmer, les prix étaient vite divisés par 2, sans presque négocier.
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Le marché. Celui-ci était assez étrange, avec un coté "réservé" aux locaux (denrées quotidiennes) et une partie clairement "réservée" aux touristes avec toutes sortes de souvenirs. Mais c'est les vitrines de bijoux qui m'ont surpris le plus, comme si on rentrait dans des magasins de luxe, des guirlandes lumineuses disposées autour de ces vitrines. Mais celles-ci n'étaient pas allumées; en effet, dans le but d'économiser l'électricité, les vendeuses les allumaient seulement à l'approche d'un client, ce qui donnait un effet assez princier.

Le soir, je me rendais (comme tout le monde) dans la "rue des bars", qui comme son nom l'indique, est remplie de bars, assez classieux mais ou la bière reste bon marché. Je crois qu'en 4 mois de voyage, c'est la plus forte concentration de touristes étrangers que j'ai pu observer. Je passais la soirée avec un australien pathétique qui, après quelques bieres, me répétait que les ancêtres de sa famille étaient des prisonniers de l'Angleterre (comme beaucoup d'australiens en fait) et que du coup, on lui devait le respect et des verres gratuits. Peu convaincu par ses dires sur le fait qu'il avait l'habitude de boire et qu'a Darwin (d'ou il venait), les gens buvaient chaque soir de nombreuses bieres, je ne tardais pas a demander l'addition, mon nouvel "ami" Samuel, futur écrivain (ca promet!) commençant a bafouiller largement et a devenir pénible avec la charmante et souriante serveuse.
Deux bons points ressortirent de cette rencontre:
- je comprenais l'australien bourré
- Samuel paya 2 pichets (2 x 1,5 litre) sans broncher alors que je n'en payais qu'un (merci au serveur pour cela)

Mais venons-en au pourquoi tant de touristes.
Les temples d'Angkor, à parcourir à vélo ou en tuk-tuk pour les flemmards. Je crois que les photos en diront plus que mes écrits.... Je dirai juste que la splendeur de ces nombreuses constructions m'est apparue de plus en plus grande au fur et a mesure de mes 3 jours ici, comme si le fait de s'imprégner des lieux donnait une dimension plus grande à l'endroit.

Il y a probablement une bonne étude comportementale à faire avec les touristes. Par exemple, on peut facilement observer que les personnes seules font largement attention a ne pas déranger les autres (pour les photos entre autres). A l'opposé, les groupes, et tout particulièrement les japonais, débarquent typiquement sans un regard aux autres, stationnent volontiers dans les encadrures de portes et se placent aux endroits les plus photogéniques pour d'interminables séances de photographies. A priori, le nombre fait la force, le bruit et la stupidité (phénomène déjà observé dans d'autres domaines!).
Aussi faut-il essayer d'éviter les groupes (en l'occurrence se rendre aux temples lorsque les conditions sont mauvaises - lumière, chaleur, etc...). D'un autre coté, si on a de la patience et du temps, il peut être très marrant de les observer. Lors de ma deuxième visite d'Angkor Vat, je prenais plaisir à regarder descendre les japonaises effrayées dans les escaliers pentus qui montaient aux tours; il faut dire que ces escaliers sont très très raides, usés et piégeux. Un rapide calcul me donne une pente de plus de 70 degrés. Il est donc plus raisonnable de libérer une main ou deux...
Je me suis également amusé comme un gamin à m'insérer sur les photos de groupe des japonais. "Mais c'est qui cet européen au fond avec son chapeau ridicule?!!!"
Et pourquoi ne pourrait-on pas s'amuser comme un enfant quand on est seul et un peu plus âgé?

Une petite anecdote sur 2 françaises appartenant a un groupe, devant un panneau "Mind your head" ("Attention à votre tête") installé a coté d'une porte basse:
-"Ca doit vouloir dire qu'il faut se protéger la tête. A cause du soleil. Enfin je crois..."
Et sur ce, elle mit son chapeau. Je n'ai pas osé intervenir...

Ces arbres qui s'immiscent dans la pierre, entre les pierres taillées, qui ébranlent la construction humaine, comme si la nature voulait reprendre son du, voulait dévorer le temple. Ces arbres gigantesques aux racines folles, immenses. Et dans cette réunion des éléments, les sculptures se fissurent, se disloquent, souffrent; sur les visages figés, des grimaces de douleur apparaissent...
Quelquefois, les arbres ont tellement fait bouger les structures que ca en devient étonnant de voir celles-ci encore debout.
On peut espérer que, quand l'homme aura disparu, les endroits comme celui-ci se multiplieront, ce qui signifie bien évidemment que la nature aura survécu à l'homme...

Oh. Joyeux Noel!
En bonus, un fichier vidéo: cliquez ici

Premieres nouvelles du Cambodge, posté le 2006-12-19 13:24:30

Afficher en taille réelleLa traversée de la frontière fut plutôt amusante et laborieuse. Premièrement avec une moto à monter a bord et bien sur aucune rampe d'accès, rien que quelques marches et une simple planche de 30cm de largeur... Ensuite, il y a eu les pauses touristiques (intéressantes mais j'avais déjà fait). Notre motard en a profité pour s'apercevoir qu'il avait égaré les clefs du réservoir pendant le chargement. On attendit donc qu'un pécheur les retrouve sur les quais et nous les rapporte. Ensuite "l'organisatrice du passage de la frontière" s'aperçut qu'une famille entière (anglophones, dont un des fils s'occupait en créant des configurations informatiques et des architectures de sites internet...) n'aurait pas du se trouver à bord. En effet, il avait payé pour le bateau rapide et la, on se trouvait sur le bateau lent, sans doute aucun (et ca allait se confirmer...).
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Arrivés a la frontière coté vietnamien, débarquement, et attente de quelques heures pour un nouveau bateau (je suppose qu'on est passé d'un bateau vietnamien a un bateau cambodgien), tandis que la famille anglaise retrouvait le bateau rapide (qui les avait attendus et qui avait donc du se trouver un peu moins rapide).
Puis c'est le tamponnage au poste de frontière cambodgien avant de remonter dans le bateau, qui nous déposera quelques kilomètres avant Phnom Penh, que nous rejoindrons dans un bus pour nains.
Parti à 7h00 le matin, arrivé à 20h00 le soir (je rappelle que Phnom Penh se situe a moins de 100kms de Chau Doc a vol d'oiseau).

Me voila donc a Phnom Penh qui ressemble plus ou moins a une ville vietnamienne, bien que les voitures (a 95% des Toyota, bien que les plus riches roulent en Mercedes, Peugeot ou Land Cruiser) y soient plus nombreuses, la bière plus chère et la corruption plus importante (ca se voit rien qu'en observant les représentants de la loi ou en remarquant la différente flagrante de richesses entre les conducteurs de 2-roues et ceux de 4x4 énorme aux vitres tintées).

La vidéo ci-jointe a été tournée dans les maisons sur pilotis de la minorité ethnique Cham à Chau Doc, alors que j'étais encore au Viêt-Nam.

A bientôt pour de nouvelles informations...
En bonus, un fichier vidéo: cliquez ici

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