Carnet de voyage, 12 messages



Toujours en Nouvelle-Zélande?!, posté le 2007-03-11 07:05:28

Afficher en taille réellePour quand l'Australie? J'y arrive, j'y arrive. Mardi.
Mais je ne suis pas aidée. D'abord, il y a la blonde, comme celle que l'on retrouve dans les blagues, la même selon ces collègues de l'hôtel qui ne peuvent plus supporter de réparer ses bourdes, qui m'indique la mauvaise station de bus. Résultat, je reste coincé un jour de plus a Queenstown.
Et puis Qantas, compagnie aérienne réputée d'Australie, qui a cru bon de n'autoriser les possesseurs de billets Tour du Monde qu'a prendre les places les moins chères, donc les moins disponibles sur leurs vols. Résultat, je dois repasser par Auckland et payer une surtaxe de 100 euros.
Mieux, je suis bloqué en Australie jusqu'au 17 avril. Va en prendre un coup le budget. Enfin, bon, je me rends compte qu'il y a pire comme problème dans la vie...

Sinon, comme vous avez pu le voir, j'ai pas mal randonné, j'ai glandé un peu et j'ai fait un petit saut a l'élastique. Pour mon premier saut, j'ai fait tranquille: 134 mètres. Sympa. En fait, j'ai pas grand chose à dire. La vie se passe et se déroule... Comme chez vous j'imagine...

Gros bisous a tous.
En bonus, un fichier vidéo: cliquez ici

Extrait de carnet de voyage, Queenstown, mercredi 7 mars, posté le 2007-03-11 06:45:35

Afficher en taille réelleBienheureux d'être au sec aujourd'hui car il tombe à verse depuis ce matin. Mon échappé nature a pris fin hier, sous un temps mitigé, qui m'a au moins permis d'admirer un superbe double arc-en-ciel, l'un entourant un peu plus haut l'autre. J'ai hésité à sortir deux randonneurs d'un certain âge de leur recherche désespérée d'une rondelle de bâton de marche mais j'ai finalement décidé égoïstement de les laisser dans leur débandade inutile. Quand ils levèrent finalement la tête, il était déjà beaucoup trop tard...

Je devrais peut-être donner un titre au prochain paragraphe comme "guerre dans la vallée" ou "génocide à la montagne" et l'interdire à la lecture aux enfants au-dessous d'un certain âge...
Ma dernière soirée dans les vallées montagneuses du parc a été accompagnée de la dernière grande offensive des "sandflies". A peine arrivé que des dizaines de ces petits insectes tournaient autour de moi et de mes affaires. La seule solution étant de se mouvoir continuellement, je dus manger, me laver ou lire tout en marchant. Pas très agréable pour profiter du paysage. Je décidais de passer quelques temps à lire dans le refuge à quelques pas de là. Vers 19h30, je venais retrouver ma tente pour me coucher. Hélas, l'ouverture de la moustiquaire (la "chambre intérieure" de ma tente est composé d'un sol imperméable et d'un toit en moustiquaire) provoqua une ruée de plus d'une cinquantaine de mouches dans ma chambre nocturne. Comme si elles s'étaient préparées a charger pour cet instant-la.
Je refermais la moustiquaire derrière moi, enfilais différents vêtements, laissant exposé qu'une faible partie de mon visage et mes mains. Alors commença une extermination méthodique. Une par une, mon doigt faisait son chemin pour les écraser. Patience et précision. Et la désagréable impression d'être un psychopathe meurtrier en action. Au final, j'évacuais les minuscules corps plus ou moins morts et me mis à lire.
Quelques minutes plus tard néanmoins, quelques "sandflies" me narguaient encore. Les charognardes persévéraient dans leur assaut, et ne pouvant plus pénétrer par les airs dans mon bunker, les voila qui se faufilaient en trottinant par le trou d'un demi centimetre qui subsistait entre les deux fermetures-éclair de l'entrée. Je mis quelques minutes à trouver une solution efficace, qui consista à coincer le spray répulsif dans l'ouverture, laissant les insectes guerriers à quelques distances des interstices restants... Tranquillité retrouvée. Au moins à l'intérieur de la chambre. Car entre les deux toits de la tente, des centaines de mouches continuaient à s'affoler, et à se cogner sur la toile. En fermant les yeux, on aurait pu croire au chant des gouttes d'eau d'une faible pluie tombant sur la tente... Ce chant qui vous berce lorsque vous vous endormez...

Puis vint 21h00, la nuit tombait et j'avais espérer pouvoir fermer totalement le toit extérieur sans trop faire rentrer de parasites dans mon habitat. Sauf que ma vessie n'était pas d'accord. C'est donc tout entier que je dus sortir et rentrer de nouveau -j'avais abandonné l'idée de me soulager de l'entrée de ma tente, ce qui demandait trop de contorsion et comportait trop de risques-. Malgré ma souplesse et ma rapidité, certes discutables, je fus forcer de constater qu'une nouvelle cinquantaine de "sandflies", un régiment entier, avait réussi à pénétrer sous la moustiquaire!
Encore une fois, je fus l'oeuvre d'un génocide. La technique fut encore plus terrible. La tente totalement fermée et la nuit tombante, la lampe frontale contrastait suffisamment pour attirer sur la paroi illuminée bon nombre d'assaillants. Le faisceau dirigé sur une partie de la moustiquaire relativement tendue, je laissais alors glisser ma main dessus, et tel un rouleau compresseur, les adversaires se trouvaient entraînés, écrasés et mourraient par paquets de plusieurs unités. Plus efficace, plus radical, plus sauvage. Les mouches étaient tournées, roulées, broyées. A savoir que le "jus" de ces insectes est assez désagréable au toucher. Je finissais finalement les dernières résistantes, persuadé qu'une ou deux, plus intelligentes ou chanceuses, réussiraient bien à m'échapper.
La dernière survivante fut tuée au milieu de la nuit, après m'avoir enfoncée l'épaule...

Extrait de carnet de voyage, dimanche 4 mars, 3eme jour de randonnée, posté le 2007-03-11 06:04:54

Afficher en taille réelleLe terme doit être "con comme un balai". Je parle de moi.
Normalement doué d'un bon sens de l'orientation et du repérage, je suis en constante dispute avec le soleil pour savoir ou j'en suis, ceci depuis que je suis arrivé en Nouvelle-Zélande. Il y a souvent contradiction entre la carte et ce que je perçois, et ce sacré bon sang de soleil. Les premières fois, en essayant de trouver les sièges qui seront à l'ombre dans le bus, je me dis que la route n'est seulement pas en ma faveur. Puis, en milieu de journée, je me dis que ma notion du vertical doit être troublée par une éventuelle pente. Ensuite, que j'ai mal saisi l'orientation sur les cartes. Sauf que voila. Hier soir, saisi par l'évidence, ne pouvant plus le nier, j'admets que le soleil se trouve au nord. Et du même coup, que je suis "con comme un balai". Dans l'hémisphère sud ou je suis maintenant, le soleil se lève a l'est et se couche a l'ouest, mais bien sur en passant au nord entre deux et non au sud. Belle bourde pour un semblant de randonneur...
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Séance nettoyage après explosion d'un tube de lait concentré sucré au fond du sac. Pas grand chose de pire, peut-être la barre de chocolat fondue au fond de la poche ou l'ouverture inopinée d'une boisson sucrée... Du même coup, une musaraigne en a profité pour grignoter un bout de mon snickers situé à deux mètres de moi à peine. Celle-ci a réitéré pendant la nuit en venant fouiller dans les sacs de nourriture, au milieu desquels je me suis donc retrouvé pour dormir!

Aujourd'hui temps un peu gris, agréable pour l'aller-retour à Cascade Saddle, col situé a 1500m, avec vue d'un côté sur le glacier Dart et de l'autre sur une splendide vallée, 1000 mètres plus bas, sans aucun obstacle entre celle-ci et le col, la montagne offrant un long et raide précipice jusque-la. Un paysage qui m'a "scotché" pendant plus d'une heure... Malheureusement les nuages cachaient les sommets.
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Quand soudain le vent s'est levé. Assez violent pour déséquilibrer le randonneur non averti et le faire chuter dans les 1000 mètres de vide... Assez violent aussi pour surprendre les nuages, qui ont laisser se dévoiler pendant une dizaine de minutes le Mont Aspiring, le plus haut sommet du coin, plus de 3000 mètres Et tandis que les nuages essayaient de reprendre leur du, le vent les fracassait sur la face nord de la montagne, les faisant valser par dessus, leur donnant cette trajectoire caractéristique que l'on retrouve avec la vapeur que laisse échapper une locomotive a vapeur...

Extrait de carnet de voyage, samedi 3 mars, 2eme jour de randonnée dans le parc national du Mont Asp, posté le 2007-03-11 05:40:48

Afficher en taille réelleL'avantage de cette randonnée est qu'elle est réservée a ceux qui ont des chaussures étanches ou qui aiment marcher les pieds trempés, bien que le premier cas ne dispense pas du deuxième. Hier, le bas de la vallée nous (randonneurs) a guidé à travers marécages et larges torrents. Après la pluie, paraîtrait-il que l'on peut s'y enfoncer jusqu'aux genoux. Cette fois-ci, au moins pour ma part, cela ne dépassait pas la cheville et je suis resté les pieds au sec. Cela étant, j'ai quand même du déchausser pour un cours d'eau un peu plus large et profond que les autres. Ce genre de cours d'eau infranchissable quand il pleut. Apparemment, tout le monde n'a pas réussi à rester les orteils au sec. Je pense, par exemple, a celui qui me précédait après le déjeuner et que je n'ai pas vu déchausser la ou c'était nécessaire, ainsi qu'au jeune allemand et a l'américaine un peu plus âgée, avec qui je fermais la marche au début (le premier jour, le bus nous dépose tous au même endroit, on en sait donc où en sont les autres). L'américaine, faute à ses chaussures pas assez montantes et l'allemand, faute de patience. M'est avis qu'il vaut mieux perdre quelques minutes a chercher le meilleur passage que patauger dans ses chaussures; en particulier le premier jour, car il n'est jamais évident que ces dernières puissent sécher pendant la nuit (bien qu'en refuge, cela soit plus facile). Elle a bien du courage cette américaine à la cinquantaine avec ses vieilles chaussures et son sac à dos des années 70, à la forme cubique plutôt que longiligne, tenu sur le dos par de grosses armatures métalliques extérieures entre lesquelles est tendue une toile! Heureusement, la voila aidée de cet allemand.
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Encore aujourd'hui ils arriveront probablement 2 heures après les derniers (ou les avant-derniers du coup). Mais après tout, chacun son rythme. Heureusement le temps est au beau fixe...
Car aujourd'hui encore, le chemin, suivant le haut de la vallée pour redescendre dans une autre, aurait pu être encore une fois impraticable en cas de pluie, à marcher plusieurs mètres dans des ruisseaux, à escalader des pentes de terre déjà ramollie, et à traverser certains torrents qui ne tarderaient pas à quadrupler de volume sous un orage. Dans ces cas-là, mieux vaut être patient et attendre la fin de l'averse (en espérant qu'elle arrivera avant la nuit), les cours d'eau devant retrouver une taille quasi-normale moins de 20 minutes après
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Tout le monde sait que les moustiques sont une plaie pour le randonneur. Est-ce la saison ou l'altitude, ils ne se sont pas montrés pour l'instant. Malheureusement, ils sont ici remplacés par pire. Les "sandflies" (traduisez "mouches de sable"). Qu'ils ventent, qu'ils pleuvent, qu'ils fassent froid ou chaud, qu'ils fassent sombre ou plein jour, elles sont la. Des charognardes. Si vous étés en mouvement, aucune ne se montre. Mais arrêtez-vous quelques instants pour manger une barre, et en quelques secondes les voila a tourner par dizaines. Chaque membre inactif est des lors une cible pour cette minuscule mouche noire de quelques 2-3 millimètres. Et une fois que le sang a commencé à être aspiré, plus rien ne peut la faire s'envoler, bouger ou s'arrêter, et elle vous sucera méthodiquement et calmement jusqu'a ce que la pression de votre doigt ne l'écrase...
Tout comme les moustiques, seules les femelles piquent. Tout comme les moustiques, il est déjà trop tard quand vous sentez la douleur. A la différence des moustiques, les sprays répulsifs sont d'une efficacité très réduite...

Poésie, posté le 2007-03-11 04:46:34

Afficher en taille réelleLe Mont Cook en ce clair de soirée,
Fort de sa taille et de son immensité,
N'hésite pas a venir narguer la Lune,
Et ceci sans retenue aucune.

Il se targue d'être le plus haut,
De voir au loin les monts et les eaux.
La Lune de répliquer:
"Mon jeune ami vous voila bien prétentieux
Sur! D'ou je suis, votre cime atteint les cieux,
Mais vous êtes aussi balourd qu'un éléphant,
Pour ma part, aussi légère qu'un cerf-volant,
Deux-trois coups d'ailes et me voila bien au-dessus,
J'aurai vite fait d'en voir bien plus."

Le Mont Cook gronde et vire au rouge,
Sans pour autant que la Dame ne bouge:
"Si vous voila si forte pour décoller et vous envoler,
Pourquoi ne pas tout de suite me le montrer?"

La Lune de remarquer que les jeunes sont toujours pressés:
"Patience mon enfant, un peu de compassion pour mes vieux os usés,
Laissez-moi donc le temps de m'élever!"
Force est de constater que quelques instants plus tard,
La Lune plane bien plus haut que notre ami vantard:
"Non seulement d'ou je suis je vois les mers et le pays,
Mais tout en bas, vous avez l'air si petit!"

Et le Mont Cook de se changer en rose amer,
Ehonté comme un enfant disputé par sa mère...

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