Carnet de voyage, 106 messages



Extrait de carnet de voyage, dimanche 1er juillet, quelquepart dans la Cordillere Blanche, , posté le 2007-07-06 19:33:41

Afficher en taille réelleJe suis finalement (enfin) tombé malade. Pas suffisament pour déranger un médecin malgré tout.
Balonné depuis Lima, je devais, une fois arrivé a Huaraz me vider durant tout l'apres-midi et toute la nuit, une nuit fievreuse et agitée, alors que je n'avais rien pu avaler au diner. Une aspirine et quelques pansements gastriques firent l'affaire, en addition d'une journée de repos le lendemain, qui retardait mes plans de randonnée, la derniere de mon voyage. Je retrouvais rapidement l'appétit, étrangement pour une énorme pizza, alors qu'il semblait que du riz est été la cause de ma malforme, car, rien qu'en y pensant, mon ventre faisait d'étranges bruits de mécontentement.
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Heureusement, j'ai bien dormi la nuit derniere, qui fut accompagnée de reves sur mon retour en France (non Juju, je ne t'aiderai pas a faire une statue en glaise de Pierrot pour son enterrement de vie de jeune garcon!), de plus en plus fréquents au fur et a mesure qu'approche la fin de mon voyage.

J'ai quitté Huaraz ce matin pour atteindre le point de départ de ma randonnée. Hélas je me levais trop tard (6h30) et loupait la connexion a Yungay, ville de laquelle plus aucun transport ne partait vers ma destination avant l'apres-midi. Coincé, je prenais une voiture collective (un taxi partagé) avec quelques autres touristes, histoire de m'avancer un peu (c'est toujours ca de gagner), direction des lacs a l'eau turquoise perchés a 3850m, au milieu de monts gigantesques dépassant le plus souvent les 6000m ou au moins les approchant (ce qui allait etre mon magnifique quotidien pendant les jours suivants). Une fois la-bas, ne restait plus qu'a passer le col a 4767m, "un peu" plus haut et redescendre de l'autre coté!
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Je laissais mes compagnons de taxi, dont ces 2 anglaises en débardeur, short et sandalettes, tout étonnées d'avoir froid apres etre montées de 2000m. Sans commentaire...
Il était 11 heures, j'avais le temps de grimper un peu pour profiter d'une meilleure vue. Et ceci allant, suivant un chemin de randonnée assez direct (contrairement a la piste pour les véhicules), je me retrouvais au col apres 2 heures de marche (et 1 heure de déjeuner, paysage oblige). J'en concluais que, bien que me sentant faible au matin, malgré ma diarrhée aigue (appelons les choses par leur nom) des deux jours précédents, la forme était toujours bonne!
Je trouvais a redescendre de l'autre coté en véhicule collectif, auquel je faisais signe a son passage au col. Quelle chance, seules 26 personnes habitaient le mini-van! Autant dire que l'on me trouva une place, meme si j'étais un peu plus grand que la normale!

J'avais finalement atteint le point de départ de ma randonnée, a 15h30. Le temps encore de marcher 2 heures avant de planter ma tente, un chemin relativement plat, traversant quelques bourgades désuetes ou tous les enfants semblaient me connaitre, bien que sous l'étrange surnom de Caramelo. "Hola Caramelo!" me criaient-ils. D'autres plus rares m'appelaient Propina (ce qui signifie 'pourboire' ou 'bakshish', la différence n'est pas vraiment faite par ici)...

Extrait de carnet de voyage, Lima, mardi 26 juin, perou, posté le 2007-06-30 01:29:00

Afficher en taille réelleJe suis allé au Machu Picchu. Et comme l'on pouvait s'y attendre, je n'ai pas été décu.
Il faut dire que le trajet a eu tout son charme également, car je ne suis pas arrivé par les chemins les plus classiques, histoire d'éviter le train et ses prix abusifs.

La premiere étape consistait a atteindre Santa Maria, village tres au nord du Machu Picchu, en bus local, avec un départ matinal a 8h30. Une belle montée jusqu'a 4350m pour arriver a un col, qui révele, une fois passé, une superbe vallée encaissée, a la végétation soudainement tropicale, dans laquelle descend une route vertigineuse. Devant un tel panorama, je me disais déja que je n'avais pas fait le mauvais choix.
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Tout le long de la descente (et elle dure plusieurs heures!), la route est en travaux, ce qui la rend encore plus impressionante, car bordée sans protection par des ravins de plus de 1000m, de parois verticales en terre et cailloux, de quoi se demander comment le terrain peut ne pas glisser de temps en temps, en emportant un ou deux véhicules...
D'ailleurs peu apres le col, nous dumes nous arreter une premiere fois. Un éboulement avait enseveli la voie et lorsque je m'approchais pour voir ce qu'il en était, quelques rocs tombaient encore. La pelleteuse commenca peu apres a dégager le chemin et a remblayer un peu la route dont une partie avait peut-etre été emportée. La, en observateur attentif de la manoeuvre, je retrouvais Marine et Christophe, deux francais, déja rencontrés a La Paz, avec qui je devais passer les 10 prochains jours.
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Une heure plus tard, un passage juste assez large pour laisser passer un bus était dégagé.

Les ouvriers commencerent a faire passer les véhicules au compte-gouttes, chacun attendant son tour patiemment et silencieusement. Comme si l'on jouait a la roulette russe, s'attendant a tout instant a ce qu'un des véhicules prenne une pluie d'éboulis ou glisse dans le ravin. L'inquiétude était palpable, les roues de notre bus se mirent a avancer le long du bord affaibli. L'homme a mes cotés serait violemment dans ses mains une icone de Sainte-Marie, alors qu'il l'avait embrassée et regardée longuement auparavant.
Nous étions passés et le bus reprenait son chemin fou a travers ces parapets de terre et de cailloux qui formaient un drole de serpent sur les pentes de la montagne.

Il ne nous fallut pas attendre longtemps avant d'etre stoppé a nouveau. Une autre pelleteuse finissait cette fois de tasser deux droles de dunes, un précédent éboulement encore une fois.
Nous passames. Et il en fut de meme pour les dangeureux passages a une voie qui suivirent, desquels je pouvais voir le fond de la vallée (j'avais choisi le bon coté pour la dose d'adrénaline).

A 16h30, nous atteignimes Santa Maria (presque 3000m plus bas). Pour repartir quelques minutes apres pour Santa Theresa dans une vallée perpendiculaire a celle dans laquelle nous nous trouvions. Cette fois dans un petit mini-van. Nous dumes payer deux fois le prix, car les passagers n'étaient pas assez nombreux. Ce qui nous a procuré un certain confort, si on peut dire. Un joli trajet de 2 heures, peut-etre pire que le précédent, sur une piste étroite ne pouvant laisser passer qu'un seul véhicule, toujours le long de précipices immenses. La nuit, la fatigue et une cassette de Bob Marley ne vint que rajouter a l'aspect fou de la chose.
Nous (mes 2 comperes retrouvés et moi) restames la nuit a Santa Theresa.

Le lendemain, nous voila reparti a 7h00 dans un nouveau mini-van (appelé 'combi' ou 'collectivo' par ici), ou cette fois le nombre de personnes atteint la normale. Cela me rappelle étrangement la Mongolie. Seulement le trajet ne dure que 40 minutes. Heureusement, car j'étais assis sur la coque métallique au-dessus du moteur et mon arriere commencait a chauffer séverement. La piste fut une banalité comparée au trajet de la veille.

Nous voila donc a la centrale hydroélectrique, également le terminus du train venant de Cuzco. Il ne nous reste plus qu'a remonter la ligne de chemin de fer pendant 2 heures pour atteindre la petite ville touristique d'Aguas Calientes, au pied du Machu Picchu. Nous décidons de prendre un petit déjeuner sur un stand le long des voies avant l'effort. Ce n'est pas si évident de marcher sur des rails, en particulier lorsque l'écartement des traverses est totalement irrégulier! Ainsi pendant 2 heures, sans presque le savoir, nous allions tourner autour du Machu Picchu, au milieu de magnifiques montagnes élancées vers le ciel, recouvertes d'une végétation dense et verte.

De Aguas Calientes, revenus dans le monde des touristes, nous avons choisi de monter en bus (gain de temps et de force), l'intéret de monter a pied le long d'une route parcourue d'autobus étant relativement limité. Voila comment nous atteignimes le Machu Picchu. Bien évidemment, nous sommes restés jusqu'au coucher du soleil et avons profité de ce site merveilleux que je décrirai une prochaine fois.

Le lendemain, nous repartimes par la meme route (toujours pas décidés a payer 20 fois plus cher qu'un local). Et comme cela n'avait pas été assez marrant a l'aller, nous fimes tout le trajet dans la cabine d'un camion cette fois!

Extrait de carnet de voyage, Arequipa, lundi 18 juin, perou, posté le 2007-06-19 00:30:01

Afficher en taille réelle Afficher en taille réelleJ'aimerais revenir sur le marché central d'Arequipa.
Je m'etais assis la, devant un stand de jus de fruits. Je m'étais acheté une belle part de gateau aux pommes et une dame souriante me tendait alors un grand verre de jus de melon.
C'est en sirotant ce breuvage délicieux que je me mis a regarder ces sacs de pommes de terre. Magnifiques et nombreux sacs de patates. Il paraitrait qu'il existe, rien qu'au Pérou, plus de 4000 variétés de pommes de terre. Je ne sais pas si ces sacs de toile marrons remplis de ces féculents ronds, un peu rosés et sales, étaient objectivement plus beaux que la cathédrale ou que le centre d'Arequipa. Mais cette image que je regardais me semblait tellement plus vraie, au milieu des locaux et de l'animation du marché. Ces pommes de terre étaient définitivement a leur place. Elles ne paraissaient pas. Et voila ce que je trouvais admirable.
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Contrairement a la cathédrale, par exemple, qui, non pas a cause de son aspect ou de ses caractéristiques, mais a cause de son environnement ne semblait plus tres réelle. Elle semblait s'ennuyer. Fatiguée d'etre regardée, d'etre une attraction, d'etre dans ce monde moderne qui n'était pas le sien.
Personne ne m'avait poussé a regarder les pommes de terre. Aucun guide n'en parlait, aucun rabatteur, restaurateur, organisateur, mendiant ne rodait autour. Aucun droit de voir, aucun droit d'entrée. Voila pourquoi j'étais bien assis la. Parce que j'étais libre, mon jus et mon gateau étaient délicieux, et que le fait que je regarde par ici ou par la et que je me trouve la n'avaient pas été influencé (bien que ca se discute).
Et ils étaient définitivement beaux, ces sacs de pommes de terre...

Extrait de carnet de voyage, Arequipa, mercredi 13 juin, perou, posté le 2007-06-19 00:13:48

Afficher en taille réelleHier, une belle journée passée dans le bus. Un trajet folklorique.
De Copacabana a Puno, excepté les classiques controles douaniers avant et apres le passage relativement facile de la frontiere, rien de vraiment particulier...
C'est ensuite que l'on a commencé a rigoler, a partir de Juliaca, ou l'arret a duré un peu plus longtemps que prévu, le temps de remplir le bus en fait. Un certain désordre régnait alors le long du couloir central. D'abord, les voyageurs, ceux qui rentraient pour prendre leurs places, ceux qui sortaient pour aller aux toilettes ou acheter quelques articles. Et pourtant, il y en avait des articles dans le bus, trimbaler par de nombreux vendeurs: filets de fruits, paniers de pots de gelée, sacs de pop-corn, gateaux de toutes sortes, beaux et gros fromages, et autres... A cela il faut rajouter les 3 responsables de la compagnie de bus, en complete décoordination, essayant de savoir combien de personnes pouvaient encore aller etre entassées dans le véhicule.
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Apres 45 minutes, nous finimes par partir, toutes les places occupées. Pourtant nous devions par la suite nous arreter a deux autres succursales (le mot est grand pour ces petits bureaux ouverts de quelques metres carrés en ciment), ou de nouveaux passagers avaient acheté leurs billets auparavant et trouverent avec surprise leurs places réservées déja occupées! Discussion, attente, débarquement de passagers, c'est encore avec un couple debout en train de se plaindre et d'essayer bruyamment (avec raison) de récupérer une place assise, tandis qu'une autre personne était déja assise au milieu du couloir, que nous nous étions remis en route.
Pour etre de nouveau stoppé peu apres, cette fois par les services sanitaires du pays. Des hommes en uniforme d'une prétention étrange, essayant vainement de trouver quelques articles non autorisés avec leurs lampes torches au milieu du désordre qui régnait encore dans le bus. Le supérieur donnant des conseils et des ordres qui semblaient terriblement ridicules, comme s'il jouait pour une sitcom médiocre de télévision, sortant ensuite son couteau pour jongler avec, prenant des airs d'importance. Cela n'aura pourtant échapper a personne le fait qu'il ait confisqué les deux vérins mécaniques du bus (servant a surélever ce dernier en cas de crevaison) croyant avoir affaire a quelques matériels étranges de contrebande! Du coup, encore une bonne demi-heure perdue tandis que la populace, aussi bien locale que touristique commencait a largement s'impatienter.
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Je croyais que l'on en avait fini apres cela avec les distractions incongrues, quand un jeune gamin vint nous chanter des sérénades péruviennes dans le but de nous estorquer quelques soles (il chantait faux).
Puis finalement, ce fut le tour du colporteur, qui, au lieu de faire du porte a porte, préférait vendre ses articles dans un transport en commun. En l'occurence, il vendait 4 livres, pour chacun desquels nous eumes le droit a une présentation distrayante, surtout due aux contenus des livres. Le premier, "Peres et maitres", traitait la facon d'etre un bon pere pour son fils (et non pour sa fille) : éviter la violence, le divorce, etc... Le second, sur le bienfait des fruits, certains rendant presque invincibles. Le troisieme, pour apprendre l'anglais facilement (apparemment pas si aisément que ca, vu la prononciation du vendeur). Et le dernier, un livre de culture générale. Pour nous occidentaux ces livres avaient un petit coté hilarant, mais il faut avouer qu'ils ne pouvaient qu'apporter un mieux dans la vie de tous les jours.

Suite a ce voyage mouvementé de presque 12 heures (ca reste une ballade par rapport aux transports en Mongolie), alors que les dernieres n'avaient vu aucun village et se déroulaient au milieu de montagnes délaissées, et d'étranges petites collines blanches parsemées de quelques champs verts et de quelques usines minieres, nous tombames soudainement sur cette immense ville, qui ne laissait que peu de place a la beauté.
Et pourtant, la ville est classée au patrimoine de l'UNESCO. Du en fait a son centre historique et relativement magnifique, batiments coloniaux, églises et cathédrale. Une ville touristique ou l'on s'apercoit que le Pérou sait, bien plus que la Bolivie, profiter du tourisme et surtout des touristes. Des prix exhorbitants comparés aux prix pratiqués lorsque l'on s'écarte des attractions touristiques. Des plats 5 fois plus cher sur la belle place centrale. De beaux et gentils rabbateurs, des tours-opérateurs a ne plus savoir qu'en faire, des marchands, des mendiants....
Autant vous dire que j'ai commencé a me sentir bien dans cette ville seulement quand je me suis retrouvé au centre du grand marché central d'Arequipa. Au milieu des locaux pas encore habitués a associer le touriste au mensonge, au profit et a l'argent.

L'ascension du mont Huyana Potosi (suite), perou, posté le 2007-06-09 01:16:11

Afficher en taille réelleNous nous trouvions apres cela a environ 5700m et l'oxygene commencait séverement a manquer.
Plus tard, nous changeames de guide, laissant le plus expérimenté au couple néo-zélandais qui avaient un peu plus de mal. Notre nouvelle tete de cordée fut informé de notre bonne forme physique, et puisque nous n'étions plus retenu par notre précédent guide qui voulait rester en derniere position des 3 binomes, nous accelerames l'allure. Trop a mon gout, je ne tardais pas a le constater, le souffle court et une envie de vomir se dessinant. Je demandais logiquement a ralentir le rythme, mais, malgré cela, c'est dans un état assez limite que j'atteignais le bas du dernier mur, apres 3h30 d'effort sous-oxygéné. Aucune douleur musculaire ne venait m'ennuyer, mais toujours ce début de nausée et ce besoin incessant de plus d'air. Depuis le début de l'épopée, j'avais mangé deux demi-barres de chocolat et bu quelques gorgées d'eau, incapable d'ingurgiter plus.
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Le premier groupe avait déja atteint le sommet (avec un beau chrono de 3h30, bien qu'inutile puisque le soleil ne se levait pas avant une heure).
De notre coté, nous avions rejoints un peu auparavant le couple de francais, qui n'avaient pas l'air plus en forme que moi.
Devant nous se dressait la derniere partie, un immense mur a 70º, long de 200m. Une forteresse. Difficile en fait de savoir vraiment a quelle distance nous nous trouvions du sommet.
C'est au mental que j'entamais ce dernier obstacle.

Rapidement (bien que ma notion de temps fut probablement completement faussée dans l'état de fatigue et d'effort dans lequel je me trouvais), nous dumes encore une fois changer de guide, le notre devant redescendre pour raccompagner la demoiselle néo-zélandaise trop fatiguée et trop nauséeuse, qui abandonnait non sans mérite.
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Nous rejoignames donc le couple francais, et c'est donc sur une cordée de 5, moi-meme situé au milieu et le seul avec un peu d'expérience (ce qui aurait peut-etre pu aidé le guide, qui aurait probablement eu du mal a retenir ou a freiner tout seul la chute de 4 personnes) que nous continuames a monter.
Tous les 10 metres, je ne pouvais que m'arreter a bout de souffle, respirant comme un buffle, mes mains gantées accrochées a mon piolet glacé, ma tete reposant sur ces memes mains, les pointes avant des crampons plantés dans la pente, les genoux posées sur la pente. La bonne nouvelle était que ma nausée avait disparu, peut-etre parce que les pauses duraient plus longtemps que ce dont j'estimais avoir besoin, du au fait que le francais en fin de cordée souffrait encore plus et demandait toujours quelques secondes supplémentaires.
C'est comme cela, par section de quelques metres, en tirant sur le bras droit et en poussant sur la pointes des pieds, les mollets et les cuisses, alors que nos corps demandaient a ce qu'on s'arrete, mais que notre mental repoussait ses exigences, que nous avons continué notre progression vers le sommet.

En voyant le jour pointé, l'autre Guillaume commencait a s'impatienter. Il était en meilleure forme que nous autres francais mais souffrait du froid (chose dont je n'eus pas a me plaindre). Il commenca a pousser oralement le francais nauséeux et éreinté qui avait du mal a avancer. L'amie de ce dernier (pourtant plus a la peine que son homme la veille, comme quoi les effets de l'altitude sont aléatoires) n'hésita pas a répondre vivement et a traiter le québecois de 'con'. J'essayais de calmer le jeu, en particulier avec l'autre Guillaume, qui n'avait définitivement aucune expérience de la montagne, et lui expliquais qu'il fallait suivre le rythme du plus lent, qu'il valait mieux avoir un peu froid qu'un compagnon immobilisé au milieu de la pente vomissant ces tripes et son petit-déjeuner et que nous atteindrions le sommet quand nous l'atteindrions, peu importe l'heure. Guillaume se tut, et comme a chaque remarque censée que je devais lui faire, je ne sus s'il comprenait ou s'il savait intérioriser son désaccord.

A force d'avancer par petits bouts, nous finimes par toucher le sommet, 6088m, a 6h30, juste pour le lever su soleil, apres 4h30 d'ascension alors que seul le premier groupe nous avait précédé.
A une température de -10ºC, mais sans vent, nous prolongeames notre bonheur d'etre la pendant une demi-heure, tandis que le néo-zélandais et son guide (maintenant personnel) nous avait entre-temps rejoint.
Puis vint le temps d'entamer la descente et de laisser la place aux suivants. Nous croisames ainsi plusieurs groupes, pas tres loin du sommet, bien que j'eusse l'impression que leur nombre soit réduit comparé a celui observé la veille au refuge.
La descente fut difficile. Le but avait été atteint, la motivation psychologique ne faisait plus office de moteur, et la seule envie qui me remplissait l'esprit était de m'allonger a meme la neige et de dormir la ou je me trouvais.

Le québecois multipliait les bourdes. Déja au sommet, il s'était aventuré sur la partie de la crete exposée au vent, un couloir de glace qui devait probablement ne tenir sur rien et qui pouvait tres bien se décrocher. Je lui disais de s'en écarter avant que le guide ne se retourne et ne lui dise également, et que finalement il obéisse (le risque était réduit par le fait que nous étions alors tous encordés a un point solide, une longue et large barre métallique que notre guide avait enfoncée dans le sol).
Une autre fois, sur une paroi pentue, alors qu'il atteignait le bas et que j'étais en train de désescalader derriere lui, il sauta l'espace qui le séparait de la partie plane, sans pour autant vérifier si le mou de la corde qui l'attachait a moi le lui permettait. En l'occurence non et je fus soudainement tirer vers le bas. Heureusement j'avais vu la chose arriver et je pus effectuer un pas d'équilibriste et éviter de tomber de tout mon etre.
Le plus marrant fut surement la facon dont il titubait en marchant (malgré le fait de lui avoir dit de marcher comme un cow-boy pour plus de sureté et de stabilité), peu habitué aux crampons et aux chaussures rigides, ressemblant a un poivrot qui aurait prolongé un peu trop sa soirée au bar du coin, régulierement déséquilibré, s'emmelant parfois les crampons, et s'affalant meme a deux reprises. Heureusement dans son ensemble, le trajet ne présentait aucun danger.

Quel bonheur de retrouver le refuge! Une bonne heure de repos, une soupe de légumes délicieuse, meme a 10h du matin, et nous voila reparti pour redescendre le tout et rentrer a La Paz, exténués.
Le soir je me couchais a 19h00 et dormais d'un lourd sommeil pendant 13 heures...

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